Racines d’arbres provoquant des dégâts : comment protéger votre maison

6 • Mai • 2025 | Fissure, Terrain

On les croit souvent inoffensives, discrètes, enracinées dans leur coin… Et pourtant, les racines d’arbres sont de véritables forces souterraines. Invisibles à l’œil nu, elles avancent lentement, mais sûrement, jusqu’à provoquer des dégâts bien réels : fissures sur les murs, affaissement des fondations, canalisations endommagées, ou encore allées déformées. Ce n’est pas l’arbre que l’on voit qui pose problème, mais ce réseau caché, ces racines qui s’étendent bien au-delà de leur tronc, parfois jusqu’à menacer la solidité même de votre maison.

Dans cet article, nous allons d’abord expliquer comment et pourquoi les racines d’arbres provoquent des dégâts. Puis nous verrons comment les prévenir dès la plantation ou grâce à des aménagements adaptés. Enfin, nous vous présenterons les solutions et recours possibles si les racines ont déjà causé des dommages. Parce qu’une maison solide commence aussi par des racines bien gérées.

Pourquoi les racines d’arbres provoquent des dégâts et comment les identifier

Les racines d’arbres sont bien plus puissantes qu’on ne l’imagine. Souvent invisibles, elles avancent sous terre, cherchant l’eau et les nutriments, sans tenir compte des fondations, des canalisations ou des dallages qui se trouvent sur leur chemin.

Avec le temps, elles peuvent provoquer des dégâts considérables. D’après une étude de l’Université de Cambridge (2017), 11 % des sinistres liés aux fondations de maisons individuelles en Europe sont causés par les racines d’arbres.

Les mécanismes des dégâts causés par les racines

Impact sur les fondations et les murs

Lorsqu’un arbre est planté trop près d’une maison, ses racines s’étendent à la recherche d’humidité. Elles peuvent puiser l’eau contenue dans les sols argileux, entraînant un phénomène de retrait-gonflement des argiles. Ce mouvement du sol exerce des tensions sur les fondations.

Résultat : les murs se fissurent, les sols se déforment.

Selon la Fédération Française de l’Assurance, le coût moyen d’un sinistre dû à ce phénomène est de 10 000 euros par maison. Ce n’est pas la force brute de la racine qui casse, mais le jeu subtil entre sécheresse et humidité qui fissure en silence.

Dégâts sur les canalisations enterrées

Les racines sont attirées par l’eau. Une microfissure dans une canalisation suffit pour qu’elles s’y infiltrent. Elles grossissent à l’intérieur du conduit, formant un bouchon naturel qui finit par bloquer ou casser la canalisation.

Selon l’Agence de l’eau Seine-Normandie, près de 20 % des obstructions dans les réseaux d’assainissement sont causées par les racines d’arbres. Ce problème est fréquent sur les vieilles canalisations en grès ou en béton non étanche.

Déformation des allées et terrasses

Les racines superficielles des arbres comme les érables, les platanes ou les peupliers soulèvent progressivement les dalles, les pavés ou les terrasses en béton. On observe alors des bosses, des fissures, voire des ruptures de surface.

Une racine peut croître de 2 à 5 cm de diamètre par an selon l’espèce et les conditions du sol. En dix ans, une racine initialement fine peut devenir un véritable levier sous votre terrasse.

Comment repérer les premiers signes de dégâts

Identifier les dégâts causés par les racines d’arbres à temps permet d’éviter des réparations coûteuses. Voici les indices à surveiller.

Fissures visibles dans les murs ou sols

Des fissures fines mais longues apparaissent sur les murs extérieurs ou intérieurs, souvent en forme d’escalier. Elles se situent généralement au niveau des angles ou des jonctions entre les murs et les ouvertures.

Selon l’Observatoire des Fissures, une fissure supérieure à 2 mm de largeur doit alerter et justifie un contrôle par un expert.

Affaissement ou gonflement du sol près des arbres

Un affaissement localisé ou, au contraire, un soulèvement anormal du sol près d’un arbre est souvent causé par les racines. Ce phénomène indique que le sol est déplacé ou que les racines exercent une pression ascendante.

Dans certaines zones argileuses, ces mouvements peuvent atteindre plusieurs centimètres par an, fragilisant les structures voisines.

Problèmes d’évacuation ou fuites d’eau inhabituelles

Des écoulements lents, des remontées d’odeurs ou des fuites inexpliquées dans les canalisations peuvent être causés par l’infiltration des racines. Un test de caméra dans les canalisations permet de confirmer la présence de racines obstruant le passage.

L’Union Nationale des Entreprises de l’Eau signale que chaque kilomètre de canalisation urbaine a en moyenne 5 à 10 points d’infiltration de racines.

Prévenir les dégâts causés par les racines d’arbres : les bonnes pratiques

Trop souvent, ces racines avancent en silence jusqu’à fragiliser une maison. Pourtant, il existe des solutions simples et efficaces pour limiter les risques dès la plantation et tout au long de la vie de l’arbre. Voici les meilleures pratiques pour protéger votre maison avant qu’il ne soit trop tard.

Choisir les bons arbres dès la plantation

Le choix de l’espèce est la première barrière contre les dégâts causés par les racines. Toutes les racines ne se valent pas : certaines restent sagement près du tronc, d’autres s’étendent comme des exploratrices, au risque d’envahir vos fondations ou vos canalisations.

Espèces à racines peu envahissantes

Pour éviter les mauvaises surprises, privilégiez les espèces dont le système racinaire est peu agressif. Le poirier, le pommier ou le sorbier sont par exemple moins envahissants que le peuplier, le saule ou le platane.

Selon l’INRAE, les racines des peupliers peuvent atteindre jusqu’à 20 mètres de long, tandis que celles des arbres fruitiers dépassent rarement 5 mètres.

Choisir la bonne espèce, c’est déjà limiter l’extension des racines et protéger les structures voisines.

Distance minimale à respecter entre l’arbre et la maison

Planter trop près, c’est tendre la perche aux racines. Pour limiter les dégâts, il est recommandé de respecter une distance minimale entre l’arbre et les bâtiments.

La règle générale est simple : prévoyez au moins 1,5 fois la hauteur adulte de l’arbre en distance. Par exemple, si l’arbre adulte mesure 10 mètres, plantez-le à 15 mètres minimum de votre maison. Cette marge réduit le risque que les racines atteignent les fondations ou les canalisations souterraines.

Installer des barrières anti-racines

Lorsqu’on ne peut pas reculer l’arbre, il faut savoir l’arrêter. Les barrières anti-racines agissent comme un mur souterrain qui redirige les racines loin des zones sensibles. Une solution efficace, mais trop peu utilisée.

Fonctionnement d’une barrière anti-racines

Une barrière anti-racines est une membrane imperméable enterrée verticalement entre l’arbre et la zone à protéger. Elle oblige les racines à croître en profondeur ou dans une autre direction, les empêchant d’envahir les fondations ou les canalisations.

Matériaux et profondeur recommandés

Les barrières sont généralement en polyéthylène haute densité (PEHD) ou en béton.

Selon le Centre Technique du Bois et de l’Ameublement, elles doivent être enterrées à 60 à 120 cm de profondeur et dépasser légèrement du sol pour empêcher les racines superficielles de passer par-dessus.

Plus la barrière est profonde, plus elle sera efficace pour contrer les racines d’espèces vigoureuses.

Surveiller régulièrement la croissance des arbres

Même bien choisi et bien planté, un arbre doit être surveillé. Une racine n’est jamais statique : elle cherche l’eau, contourne les obstacles et peut finir par poser problème.

Inspections annuelles et taille préventive

Il est recommandé d’inspecter l’arbre au moins une fois par an, en vérifiant la surface du sol autour du tronc, les fissures éventuelles dans les structures proches et les premiers signes de soulèvement.

Une taille préventive permet de limiter l’expansion des racines en réduisant la masse foliaire et donc la demande en nutriments.

Quand faire appel à un arboriste ?

Si vous observez des fissures, un soulèvement du sol ou si l’arbre est proche d’une construction, l’intervention d’un arboriste expert est fortement conseillée. Un diagnostic approfondi peut inclure des sondages racinaires ou des analyses de sol.

Protéger votre maison si les racines menacent déjà : solutions et recours

Solutions techniques pour limiter l’impact des racines

Tranchées d’interruption de racines

Une tranchée d’interruption de racines consiste à creuser un fossé entre l’arbre et la zone à protéger, puis à couper les racines qui s’y trouvent et installer une barrière anti-racines.

Cette méthode permet de bloquer la progression des racines sans abattre l’arbre.

Selon l’Institut National de la Recherche Agronomique, cette technique réduit de 70 % l’expansion des racines sur 5 ans, si elle est bien réalisée.

C’est une solution efficace, mais qui doit être mise en œuvre avec précaution : couper trop de racines peut fragiliser l’arbre ou le rendre instable.

Élagage ou abattage en dernier recours

Lorsque l’arbre est trop proche de la maison, trop grand ou déjà trop envahissant, l’élagage ou même l’abattage peuvent être nécessaires.

L’élagage réduit la masse foliaire et donc la demande en eau, limitant ainsi la croissance des racines. Mais dans certains cas extrêmes, seule la suppression de l’arbre permet d’éliminer la menace. L’abattage d’un arbre de grande taille coûte en moyenne 800 à 1 500 euros, en fonction de sa hauteur et de son accès. Un coût à mettre en balance avec celui d’une réparation de fondations endommagées, qui peut dépasser 20 000 euros.

Recours juridiques en cas de dégâts

Responsabilités entre voisins

Les racines d’un arbre planté sur un terrain voisin ne respectent pas les limites de propriété. Si elles causent des dégâts chez vous, la loi est de votre côté.

L’article 673 du Code civil stipule que vous pouvez exiger que les racines dépassant chez vous soient coupées à la limite de la propriété. Si le voisin refuse, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire. Mais attention : cette coupe ne doit pas mettre l’arbre en danger ou causer sa mort.

Assurance habitation et dégâts causés par les racines

Les dégâts causés par les racines d’arbres ne sont pas toujours couverts par l’assurance habitation. Selon la Fédération Française de l’Assurance, seuls les dommages consécutifs à un événement garanti (tempête, sécheresse reconnue par arrêté) peuvent être indemnisés.

Si les dégâts sont liés à une évolution progressive des racines sans événement extérieur, l’assurance peut refuser la prise en charge. Il est donc essentiel de vérifier votre contrat et, si besoin, d’ajouter une garantie spécifique.

Faire intervenir un professionnel

Rôle de l’expert en diagnostics d’arbres

Face à des racines d’arbres provoquant des dégâts, l’avis d’un expert est indispensable. L’expert réalise une évaluation complète : état sanitaire de l’arbre, cartographie des racines, impact sur les structures.

Coût et démarches à prévoir

Le coût d’un diagnostic d’arbres varie selon la complexité de l’intervention. En moyenne, il faut compter entre 300 et 700 euros pour une expertise complète incluant la visite sur site, le rapport écrit et les préconisations.

Cette dépense reste modeste comparée aux réparations structurelles qu’elle peut éviter. La démarche commence par une simple prise de contact et une visite d’inspection, pour évaluer la situation et définir les actions prioritaires.

Conclusion

Les racines d’arbres sont à la fois essentielles à la vie et redoutables pour les constructions. Leur force tranquille, si elle n’est pas maîtrisée, peut menacer l’intégrité de votre maison. C’est pourquoi anticiper et surveiller leur progression est la meilleure protection.

La prévention reste toujours la solution la plus économique, la plus durable et la plus sereine. Faites évaluer vos arbres par un professionnel avant qu’il ne soit trop tard. Votre maison le mérite, et vos fondations aussi.

Vos questions les plus fréquentes

1. À quelle distance minimale doit-on planter un arbre d’une maison ?

Il est recommandé de planter les arbres à au moins 3 à 5 mètres des fondations pour éviter que leurs racines n’endommagent les structures environnantes.

2. Quelles espèces d’arbres ont des racines peu envahissantes ?

Des arbres comme le pommier, le cerisier à fleurs ou le lilas ont des systèmes racinaires moins agressifs, réduisant ainsi les risques pour les infrastructures.

3. Comment savoir si les racines d’un arbre causent des dégâts chez moi ?

Des signes tels que des fissures dans les murs, des affaissements du sol ou des problèmes d’évacuation d’eau peuvent indiquer une intrusion racinaire.

4. Puis-je couper les racines de l’arbre de mon voisin qui envahissent mon terrain ?

Oui, vous avez le droit de couper les racines qui dépassent sur votre propriété, mais il est conseillé de consulter un professionnel pour éviter d’endommager l’arbre.

5. Mon assurance couvre-t-elle les dégâts causés par les racines d’arbres ?

Cela dépend de votre contrat : certaines assurances couvrent ces dommages, surtout s’ils résultent d’un événement soudain, mais il est essentiel de vérifier les clauses spécifiques.

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