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Mouvement de terrain : définition et causes

26 • Avr • 2025 | Terrain

Chaque année, partout dans le monde, le sol nous rappelle qu’il n’est jamais totalement immobile. Glissements, effondrements, affaissements… Derrière ces mots, des réalités souvent brutales : routes coupées, maisons lézardées, vies bouleversées.

En janvier dernier, au Japon, un glissement de terrain a englouti des quartiers entiers en quelques minutes, tandis qu’en France, plusieurs communes ont vu leur quotidien basculer sous l’effet discret mais redoutable du retrait-gonflement des sols argileux.

Dans cet article, nous allons d’abord poser des fondations solides : comprendre ce qu’est un mouvement de terrain. Puis, nous explorerons les différentes formes qu’il peut prendre, du simple glissement jusqu’à l’effondrement majeur. Enfin, nous plongerons dans les causes, naturelles ou humaines, qui déclenchent ces événements.

Qu’est-ce qu’un mouvement de terrain ?

Quand on parle de mouvement de terrain, on imagine souvent des paysages dévastés. Pourtant, avant d’arracher des routes ou d’ensevelir des maisons, un mouvement de terrain commence toujours par un phénomène simple : le sol se déplace. Lentement ou brutalement, en surface ou en profondeur, la terre change de place sous l’effet de forces naturelles ou humaines.

Définition simple d’un mouvement de terrain

Explication vulgarisée pour un public large

Un mouvement de terrain désigne le déplacement plus ou moins brutal d’une masse de sol, de roches ou de débris, sous l’effet de la gravité. Autrement dit, le sol « prend ses jambes à son cou » et décide de changer de position.

Ce phénomène peut être lent, comme un glissement progressif de quelques centimètres par an, ou soudain, avec des coulées de boue qui dévalent à plus de 50 km/h.

Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), les mouvements de terrain représentent chaque année plus de 10% des catastrophes naturelles recensées en France.

Différence entre mouvement naturel et mouvement induit par l’homme

Il est important de distinguer deux grandes familles de mouvements de terrain :

  • Mouvements naturels : ils sont provoqués uniquement par des facteurs environnementaux, comme la pluie, les séismes ou l’érosion. La nature suit son cours, sans intervention humaine.
  • Mouvements induits : ils sont déclenchés ou aggravés par les activités humaines. Une mauvaise gestion des eaux, des travaux de terrassement mal maîtrisés, ou encore l’extraction minière peuvent fragiliser un sol et provoquer son déplacement.

Dans les deux cas, la conséquence est la même : le terrain perd sa stabilité.

Les principales formes de mouvements de terrain

Glissements de terrain

Les glissements de terrain sont les mouvements les plus connus. Ils se produisent quand une masse de terre ou de roche glisse lentement ou rapidement le long d’une pente.

En France, les Alpes et les Pyrénées sont particulièrement touchées. Selon l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), environ 80% des glissements de terrain en France sont liés à une saturation en eau des sols après de fortes pluies.

Éboulements et chutes de blocs

Les éboulis et chutes de blocs concernent surtout les reliefs escarpés. Des morceaux de roche se détachent d’une falaise et tombent, parfois en formant un véritable « tir de barrage » naturel. Ces phénomènes peuvent survenir sans avertissement, comme ce fut le cas en 2022 sur la route de la Grave (Hautes-Alpes), bloquée pendant plusieurs semaines.

Affaissements et effondrements

Les affaissements et effondrements se produisent quand le sol s’enfonce verticalement. Cela peut être dû à la dissolution de couches souterraines (phénomène karstique), à une exploitation minière ancienne ou encore à une sécheresse intense.

En 2020, la sécheresse a entraîné plus de 5 000 sinistres liés aux affaissements en France (source : CCR – Caisse Centrale de Réassurance).

Coulées de boue et laves torrentielles

Les coulées de boue mélangent eau, terre et débris. Très liquides, elles peuvent parcourir plusieurs kilomètres à grande vitesse. Les laves torrentielles, quant à elles, sont plus chargées en matériaux solides. Après des épisodes de pluie extrême, les vallées alpines sont souvent le théâtre de ce type de phénomène. Un mètre cube de lave torrentielle peut peser jusqu’à 2 tonnes.

Où les mouvements de terrain sont-ils les plus fréquents ?

Zones montagneuses et collines

La montagne est le terrain de jeu favori des mouvements de terrain. Les pentes fortes, associées aux précipitations et au gel-dégel, créent des conditions idéales pour les glissements et les éboulements. Dans les Alpes françaises, on recense chaque année plusieurs centaines d’événements de ce type.

Terrains argileux et instables

Les sols argileux ont la particularité de gonfler sous l’effet de l’humidité et de se rétracter en période sèche. Ce comportement « humeur changeante » du sol est responsable de nombreux sinistres sur les bâtiments, notamment dans le sud-ouest et le centre de la France.

En 2022, près de 55% des communes françaises ont été reconnues en état de catastrophe naturelle pour retrait-gonflement des argiles (source : ministère de l’Intérieur).

Zones touchées par le retrait-gonflement des argiles

Le retrait-gonflement des argiles est un mouvement de terrain très insidieux. Invisible à l’œil nu, il peut provoquer des fissures sur les maisons, des déformations de voiries, et fragiliser les fondations. Plus de 4 millions de maisons sont exposées à ce risque en France, d’après une étude du BRGM.

Quelles sont les causes d’un mouvement de terrain ?

Le sol ne se dérobe jamais sans raison. Un mouvement de terrain est toujours le fruit d’un déséquilibre : une force, une pression ou un affaiblissement vient perturber son fragile équilibre. Les causes peuvent être naturelles, humaines, ou un peu des deux.

Les causes naturelles

Pluies intenses et inondations

Quand le ciel se fâche, le sol trinque. De fortes pluies saturent les terrains en eau, alourdissent les couches de terre et diminuent la cohésion des particules. Résultat : le terrain glisse, s’effondre ou se liquéfie.

En France, selon Météo-France, les pluies extrêmes ont augmenté de 20% en fréquence entre 1960 et 2020, accentuant d’autant le risque de mouvements de terrain. Un sol gorgé d’eau peut perdre jusqu’à 90% de sa résistance mécanique.

Séismes et activités volcaniques

Quand la terre tremble, elle fait bouger bien plus que les immeubles. Les séismes créent des fractures, déstabilisent les pentes et déclenchent des glissements de terrain parfois massifs. Un séisme de magnitude 6 suffit à entraîner des dizaines de milliers de mouvements secondaires.

Quant aux volcans, ils sculptent non seulement les paysages mais affaiblissent aussi les terrains par l’accumulation de cendres instables.

En 2021, l’éruption du volcan Cumbre Vieja, aux Canaries, a généré plus de 200 glissements de terrain recensés par l’Institut géologique espagnol.

Cycles gel-dégel

En hiver, l’eau s’infiltre dans les fissures des sols et des roches. En gelant, elle se dilate, poussant et fragilisant la matière. À la fonte, le sol est moins compact, plus vulnérable aux déplacements.

Ce phénomène, appelé cryoclastie, est responsable de nombreux éboulements dans les Alpes. Selon l’ANENA (Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches), 30 à 50% des chutes de blocs en haute montagne sont liées à ces cycles gel-dégel.

Les causes humaines

Urbanisation mal contrôlée

Construire, c’est bien. Construire sans respecter le sol, c’est risquer qu’il se rappelle à nous. Routes, lotissements, parkings… En imperméabilisant les sols ou en modifiant les pentes naturelles, l’urbanisation déséquilibre les terrains.

En Île-de-France, l’urbanisation a doublé en 40 ans (source : Institut Paris Région), augmentant mécaniquement l’exposition aux risques de mouvements de terrain. Un talus mal soutenu ou une mauvaise gestion des eaux pluviales peut suffire à déclencher un glissement.

Exploitations minières et carrières

Sous nos pieds, l’extraction de ressources laisse souvent des cicatrices invisibles. Les carrières et les anciennes galeries minières créent des vides souterrains. À terme, ces vides peuvent s’effondrer et provoquer des affaissements en surface.

La région des Hauts-de-France compte aujourd’hui plus de 120 000 hectares reconnus en zone d’aléa minier par le BRGM. Certains effondrements peuvent se produire plusieurs décennies après l’arrêt des exploitations.

Déforestation et modification des sols

Les racines des arbres forment une armature naturelle qui stabilise les sols. Lorsque la déforestation frappe, le sol perd cette protection. Il devient alors plus sensible à l’érosion, au ruissellement et au glissement.

En Amazonie, une étude de 2022 publiée dans Nature Sustainability indique que la déforestation a multiplié par trois le risque de glissement de terrain dans certaines zones montagneuses.

Interactions entre causes naturelles et humaines

Exemple d’un mouvement de terrain aggravé par des travaux

En 2019, près de Chambéry, des travaux de voirie ont modifié la pente naturelle d’une colline sans renforcer les sols. Quelques semaines plus tard, après des pluies abondantes, un glissement a emporté plus de 10 000 m² de terrain, ensevelissant une route départementale.

Ce cas montre que même une action humaine locale peut transformer une situation stable en catastrophe.

Rôle du changement climatique dans l’augmentation des risques

Le changement climatique agit comme un véritable « stress test » pour nos terrains. Avec l’augmentation des événements extrêmes (pluies diluviennes, sécheresses intenses), les sols sont soumis à des variations brutales de conditions.

Le risque de mouvements de terrain liés aux fortes pluies pourrait augmenter de 30% d’ici 2050 en Europe méridionale.
La répétition des sécheresses, suivies de pluies extrêmes, favorise également le retrait-gonflement des argiles, entraînant des fissures, des affaissements et des effondrements.

Pourquoi comprendre les mouvements de terrain est vital ?

Un mouvement de terrain n’est pas seulement une histoire de géologie. C’est une question de sécurité, d’économie, et parfois même de survie. Derrière chaque coulée de boue, chaque effondrement, ce sont des vies, des foyers et des infrastructures qui basculent.

Impacts humains et économiques

Pertes humaines et déplacements de population

Quand la terre tremble ou glisse, elle ne prévient pas. Chaque année dans le monde, plus de 4 000 décès sont liés à des mouvements de terrain (source : United Nations Office for Disaster Risk Reduction, 2023).

En France, certaines crues torrentielles, comme celles de la vallée de la Roya en 2020, ont combiné glissements et inondations, entraînant plusieurs morts et la disparition de villages entiers.

Les déplacements forcés de population sont également une conséquence directe. Lorsque le sol devient instable, il n’y a souvent d’autre choix que de fuir.

Coût des reconstructions et indemnisations

Au-delà des pertes humaines, le poids financier des mouvements de terrain est lourd.

En France, le coût moyen d’une catastrophe naturelle liée aux mouvements de terrain s’élève à environ 400 millions d’euros par an (source : CCR, 2022). Ce chiffre regroupe les indemnisations des assurances, les travaux de réparation des infrastructures, et les dépenses publiques pour la sécurisation des sites.

Un terrain instable est un véritable « compte à rebours » budgétaire si rien n’est anticipé.

Prévention et surveillance

Technologies utilisées (satellites, capteurs)

Pour éviter que le sol ne nous joue de mauvais tours, la surveillance est aujourd’hui plus pointue que jamais.
Des satellites comme Sentinel-1 permettent de mesurer les moindres mouvements de terrain, parfois de l’ordre du millimètre.
Au sol, des capteurs de déplacement, des piézomètres et des radars de déformation alertent en cas de variation anormale. Ces outils de précision donnent aux experts une longueur d’avance face aux risques.

Importance de la cartographie des zones à risque

Connaître son terrain, c’est déjà éviter bien des ennuis.
La cartographie des zones à risque est essentielle pour prévenir les constructions dans des secteurs sensibles.
En France, le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) impose des règles strictes dans les communes exposées.
Selon le ministère de la Transition Écologique, près de 8 000 communes françaises sont aujourd’hui concernées par un risque de mouvement de terrain.
Mieux cartographier, c’est mieux construire et surtout mieux protéger.

Conclusion

Un mouvement de terrain est avant tout un déséquilibre du sol sous l’effet de causes naturelles (pluies, séismes, gel-dégel) ou humaines (urbanisation, exploitation minière, déforestation).

Ces phénomènes touchent directement les populations et l’économie, parfois de manière tragique.

Face à ces risques, la vigilance ne doit pas être un luxe mais une habitude. Chez Score Expertises, nous croyons qu’anticiper les mouvements de terrain, c’est éviter que la terre ne nous fasse perdre pied. La prévention, la surveillance et l’adaptation sont les seuls véritables remparts contre l’imprévisible.

Foire aux questions (FAQ) sur les mouvements de terrain

Qu’est-ce qu’un mouvement de terrain ?

Un mouvement de terrain est le déplacement naturel ou provoqué d’une masse de sol ou de roche, pouvant être lent ou soudain, et engendrant des dommages aux infrastructures et à l’environnement.​

Quels sont les signes annonciateurs d’un mouvement de terrain ?

Des fissures sur les murs, des affaissements de terrain, des déformations de routes ou des bruits inhabituels peuvent indiquer un risque imminent.​

Comment prévenir les mouvements de terrain ?

La prévention passe par une étude géotechnique préalable, une gestion adéquate des eaux et une surveillance régulière des zones à risque.​

Quels sont les types de mouvements de terrain les plus courants ?

Les principaux types incluent les glissements de terrain, les éboulements, les affaissements, les effondrements et les coulées de boue.​

Où peut-on consulter les zones à risque de mouvements de terrain ?

Le site officiel Géorisques fournit des cartes et des informations détaillées sur les zones exposées aux mouvements de terrain en France.​

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