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Assurance et catastrophe naturelle

26 • Avr • 2025 | Terrain

Quand la nature se déchaîne, elle ne fait pas de distinction entre une maison neuve et un vieux bâtiment, entre un centre-ville animé et un village isolé. Tempêtes, inondations, sécheresses… Les catastrophes naturelles frappent sans prévenir et laissent derrière elles leur lot de dégâts. Face à ces événements imprévisibles, l’assurance devient bien plus qu’un simple contrat : elle devient une bouée de sauvetage.

Dans cet article, nous allons lever le voile sur cette garantie spécifique : comment elle fonctionne, à quelles conditions elle s’applique, et ce que chaque assuré doit absolument vérifier dans ses contrats. Car en matière de catastrophe naturelle, mieux vaut prévenir que panser.

Qu’est-ce qu’une assurance contre les catastrophes naturelles ?

Définition de la garantie catastrophe naturelle

La nature a ses humeurs, et parfois, ses colères coûtent cher. En France, la garantie catastrophes naturelles est encadrée par la loi du 13 juillet 1982.

Selon cette loi, une catastrophe naturelle est un événement d’origine naturelle « d’une intensité anormale » contre lequel aucune mesure préventive normale n’aurait pu lutter efficacement. Concrètement, il s’agit par exemple d’une inondation exceptionnelle, d’un glissement de terrain, d’une sécheresse intense ou encore d’une avalanche.

Pour que l’assurance entre en jeu, l’événement doit être reconnu officiellement par un arrêté interministériel publié au Journal officiel. Sans cette reconnaissance, aucune indemnisation spécifique ne peut être déclenchée.

Les types d’événements couverts sont précis :

  • Les inondations et coulées de boue (les plus fréquentes, représentant 54 % des indemnisations selon la CCR, 2023)
  • Les mouvements de terrain
  • Les sécheresses ayant provoqué des fissures sur les bâtiments
  • Les cyclones et tempêtes extrêmes
  • Les avalanches et les tremblements de terre

Autrement dit, si votre toit s’envole sous une tempête « ordinaire« , votre assurance multirisque habitation classique suffit. Mais si la tempête est d’une violence exceptionnelle et classée catastrophe naturelle, alors votre protection passe à la vitesse supérieure.

Comment fonctionne l’assurance en cas de catastrophe naturelle

L’assurance contre les catastrophes naturelles ne fonctionne pas automatiquement. Elle suit un processus précis, aussi encadré qu’une rivière en crue.

La première étape est la reconnaissance officielle de l’état de catastrophe naturelle par un arrêté gouvernemental. Cette publication déclenche la possibilité pour les assurés d’engager des démarches auprès de leur compagnie.

Pour être indemnisé, l’assuré doit remplir plusieurs conditions simples mais strictes :

  • Disposer d’une assurance « dommages aux biens » comprenant la garantie catastrophes naturelles.
  • Déclarer son sinistre à son assureur dans un délai de 10 jours après la publication de l’arrêté au Journal officiel.
  • Fournir des preuves des dommages : photos, factures, expertises préalables.

Côté indemnisation, il faut aussi prévoir une franchise légale obligatoire. Pour une habitation, cette franchise est fixée à 380 euros minimum par événement (source : service-public.fr, 2024). Pour les sécheresses, la franchise est souvent majorée.

Quels contrats d’assurance incluent la garantie catastrophe naturelle ?

La garantie catastrophe naturelle est loin d’être réservée à quelques contrats d’initiés. Elle est intégrée automatiquement dans plusieurs types de polices d’assurance dès lors que celles-ci couvrent les dommages aux biens.

Assurance habitation

Toute assurance multirisque habitation en France contient une garantie catastrophes naturelles. Elle protège votre maison, votre appartement et parfois même vos dépendances en cas d’événement reconnu.

Assurance automobile

Si votre véhicule est assuré en « tous risques » ou au moins contre le vol et l’incendie, la garantie catastrophe naturelle est aussi incluse. Un dégât causé par une inondation ou un glissement de terrain pourra donc être pris en charge, après application de la franchise légale.

Autres assurances concernées

  • Assurances professionnelles (bureaux, commerces)
  • Assurances agricoles (exploitations, récoltes)
  • Assurances de copropriétés

En résumé, pour être bien protégé, il ne suffit pas d’avoir « une assurance« . Il faut s’assurer que son contrat est solide face aux caprices de la nature.

Le processus d’indemnisation en cas de catastrophe naturelle

Pour obtenir une indemnisation, chaque étape doit être suivie à la lettre, sans laisser passer le moindre délai.

Déclaration du sinistre

Le premier réflexe après un événement reconnu est de déclarer son sinistre à son assureur.

Délais pour déclarer

La loi impose un délai maximum de 10 jours à compter de la publication de l’arrêté de catastrophe naturelle au Journal officiel (source : service-public.fr, 2024).

Ce n’est pas 10 jours après l’événement, mais bien 10 jours après la reconnaissance officielle. Rater ce délai, c’est comme laisser passer son tour.

Informations à fournir

La déclaration doit être précise. Elle doit inclure :

  • Une description des dommages.
  • Une estimation approximative des pertes.
  • Tout document utile : photos des dégâts, factures d’achat, expertises précédentes si disponibles.

Mieux vaut être trop précis que pas assez : un sinistre bien documenté, c’est déjà un dossier qui tient debout.

Rôle de l’arrêté de catastrophe naturelle

Pourquoi cet arrêté est obligatoire

Sans publication d’un arrêté de catastrophe naturelle, il est impossible d’activer la garantie spécifique prévue dans les contrats. Même si votre maison est ravagée par une inondation, sans arrêté officiel, l’assureur n’a aucune obligation d’indemniser au titre de la catastrophe naturelle.

Où le trouver

Les arrêtés sont publiés au Journal officiel et souvent relayés sur les sites des préfectures.

Modalités d’indemnisation

Franchise obligatoire

La loi impose une franchise minimale pour chaque sinistre indemnisé.

  • Pour un bien d’habitation, la franchise légale est de 380 euros par événement (source : Fédération Française de l’Assurance, 2024).
  • En cas de sécheresse, la franchise est souvent plus lourde : 10 % du montant des dommages, avec un minimum de 1 520 euros.

Délais d’indemnisation

Après réception de l’estimation des dommages, l’assureur dispose légalement de 30 jours pour faire une offre d’indemnisation. Ce délai passe à 60 jours si des expertises complémentaires sont nécessaires.

Exemples de montants remboursés

  • Pour une inondation ayant endommagé un logement moyen : entre 15 000 et 30 000 euros selon les estimations de la CCR (Caisse Centrale de Réassurance, 2023).
  • Pour des fissures dues à une sécheresse : souvent entre 10 000 et 50 000 euros, en fonction de l’ampleur des travaux de reprise.

L’indemnisation ne remet pas toujours les choses « comme avant », mais elle permet d’éviter que le rêve de toute une vie ne parte en fumée… ou en boue.

Cas particuliers

Dommages non indemnisés

Tous les dégâts ne passent pas par la case remboursement :

  • Les biens non assurés, comme un abri de jardin non déclaré au contrat.
  • Les aménagements extérieurs (terrasses, piscines) si le contrat ne les couvre pas spécifiquement.
  • Les véhicules assurés au tiers simple, sans garantie dommages.

Situations ambiguës

Certains cas nécessitent une vraie expertise pour trancher :

  • Un mur fissuré était-il déjà fragilisé avant la sécheresse ?
  • Une inondation est-elle due à une catastrophe naturelle ou à un défaut d’entretien des canalisations publiques ?

Évolutions et enjeux futurs de l’assurance contre les catastrophes naturelles

L’impact du changement climatique

En France, le coût des catastrophes naturelles pour les assureurs a doublé en 20 ans. Selon la Fédération Française de l’Assurance, entre 2020 et 2050, la facture annuelle liée aux catastrophes naturelles pourrait augmenter de 60 %.

En 2024 seulement, les indemnisations ont dépassé 5 milliards d’euros, dont près de 2 milliards pour les seules inondations (source : CCR, 2024).

Pour les assurés, cela veut dire une chose simple : ce qui semblait autrefois exceptionnel devient malheureusement de plus en plus ordinaire. Et avec des risques qui explosent, les coûts d’assurance suivent la même trajectoire.

La hausse des primes et la réforme de la surprime Cat Nat

Quand le climat s’emballe, le portefeuille aussi.

Pourquoi les primes augmentent

Face à des sinistres plus fréquents et plus coûteux, les assureurs n’ont pas eu d’autre choix que d’ajuster leurs tarifs. Depuis le 1er janvier 2025, la surprime Catastrophes Naturelles est passée :

  • de 12 % à 20 % pour les contrats d’assurance de biens d’habitation et professionnels,
  • de 6 % à 9 % pour les garanties vol et incendie des contrats automobiles (source : arrêté ministériel, 2024).

Ce que cela change pour les particuliers et les entreprises

Cette hausse impacte directement le montant total de votre prime d’assurance. Pour un contrat habitation moyen à 400 euros par an, l’augmentation de la surprime représente environ 32 euros supplémentaires.

Pour les entreprises, notamment celles ayant des bâtiments exposés (zones inondables, littoral), l’impact est bien plus lourd, parfois plusieurs centaines d’euros de plus par an.

Le risque, si rien n’est fait, est clair : demain, certaines zones pourraient devenir difficilement assurables, ou à des coûts prohibitifs.

Comment mieux se protéger face aux catastrophes naturelles

Quand la météo fait des siennes, mieux vaut avoir son parapluie prêt.

Prévention personnelle

Anticiper reste votre meilleur allié. Cela passe par :

  • Surélever les équipements électriques en cas de risque d’inondation,
  • Consolider les structures en cas de zone ventée,
  • Vérifier régulièrement l’état de son habitat pour prévenir les dégâts aggravés.

Un bon contrat d’assurance est indispensable, mais la meilleure indemnisation reste celle dont on n’a pas besoin.

Nouveaux produits d’assurance spécialisés

Pour répondre aux défis du climat, les assureurs innovent. On voit émerger :

  • Des contrats spécifiques pour les zones à très haut risque,
  • Des garanties « sécheresse » renforcées pour les maisons fissurées,
  • Des offres modulables en fonction de l’exposition au risque.

Conclusion

Aujourd’hui plus que jamais, comprendre l’assurance contre les catastrophes naturelles est devenu essentiel. Les événements climatiques extrêmes ne sont plus l’exception, ils deviennent la règle.

Avoir une bonne assurance n’est plus une option, c’est une nécessité. Mais attention : les contrats évoluent vite, les franchises augmentent, les conditions se durcissent. Ce qui était valable hier ne l’est pas forcément aujourd’hui.

Notre conseil chez Score Expertises : prenez le temps de relire vos contrats, vérifiez vos garanties, posez les bonnes questions. Un contrat adapté, c’est la meilleure façon de garder les pieds sur terre quand la nature décide de tout emporter.

Foire aux questions (FAQ)

1. Qu’est-ce qu’une catastrophe naturelle selon l’assurance ?

C’est un événement d’origine naturelle d’une intensité anormale, reconnu par un arrêté interministériel publié au Journal officiel, permettant l’activation de la garantie correspondante.​

2. Quels sont les délais pour déclarer un sinistre lié à une catastrophe naturelle ?

Vous disposez de 10 jours à compter de la publication de l’arrêté de catastrophe naturelle pour déclarer votre sinistre à votre assureur.​

3. Quels types de dommages sont couverts par la garantie catastrophes naturelles ?

Elle couvre les dommages matériels directs aux biens assurés, tels que les bâtiments et le mobilier, mais exclut généralement les terrains, plantations et pertes immatérielles.​

4. Comment savoir si ma commune est reconnue en état de catastrophe naturelle ?

Consultez le Journal officiel ou le site de votre préfecture pour vérifier la publication de l’arrêté concernant votre commune.​

5. Quelle est la franchise appliquée en cas d’indemnisation ?

La franchise légale est de 380 euros pour les biens à usage d’habitation, et peut être plus élevée pour certains sinistres comme la sécheresse.

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