Une fissure, c’est une rupture. Un signal d’alerte. Une ligne de faille qui vient nous parler d’un effort mal réparti, d’un sol qui travaille, ou d’un mur qui n’a pas dit son dernier mot. Lorsqu’elle prend une forme verticale, elle suit souvent le chemin des tensions naturelles du bâtiment. C’est une fissure qui « va droit au but », mais dont il faut rapidement décrypter le message.
Ce n’est pas une question d’esthétique, ni de petits travaux de surface. Une fissure verticale peut être le symptôme d’un affaissement des fondations, d’une mauvaise gestion des eaux de pluie, ou d’un défaut de conception dans la maçonnerie. Et plus on tarde à la traiter, plus elle s’élargit, s’enracine, se propage.
SOMMAIRE ✂️
Qu’est-ce qu’une fissure verticale sur un mur extérieur ?
Définition technique d’une fissure verticale
Une fissure verticale est une ouverture qui suit une ligne plus ou moins droite, orientée du haut vers le bas d’un mur. Elle peut être fine comme un cheveu ou large comme un doigt. Contrairement aux idées reçues, ce type de fissure n’est pas forcément anodin : elle est souvent le symptôme d’un mouvement structurel, généralement lié aux fondations ou aux matériaux qui travaillent avec le temps.
On parle de fissure verticale lorsqu’elle est parallèle à la gravité. Elle suit souvent les joints de construction ou les zones de faiblesse naturelle du mur. Ce n’est ni un simple défaut d’enduit, ni une fente superficielle. C’est un signal que le bâtiment cherche à vous envoyer, et qu’il faut savoir décoder.
Différence entre fissure verticale, horizontale et en escalier
- Une fissure verticale traduit généralement un tassement ou un affaissement progressif du bâtiment, surtout si elle se trouve près d’une jonction de murs ou d’une fondation.
- Une fissure horizontale est plus préoccupante : elle indique souvent une poussée latérale, un mur qui « se déforme » sous la pression (ex. : terre humide qui pousse depuis l’extérieur).
- Une fissure en escalier, quant à elle, suit les joints des blocs ou des briques en formant des angles. Elle apparaît souvent sur les murs porteurs en maçonnerie (briques ou parpaings), et indique un déplacement différentiel entre deux parties du mur.
Une étude menée par Qualitel (2021) indique que 60 % des fissures constatées en maison individuelle sont d’origine structurelle. C’est dire l’importance d’un bon diagnostic.
Profondeur, largeur, étendue : les critères de diagnostic visuel
On ne juge pas une fissure uniquement à sa forme. Il faut aussi en évaluer la taille et l’évolution :
- Largeur : en dessous de 0,2 mm, on parle de microfissure. Au-delà de 2 mm, il faut consulter un expert.
- Profondeur : une fissure qui traverse l’enduit uniquement est souvent moins grave qu’une fissure qui touche la maçonnerie.
- Longueur et localisation : une fissure courte en haut d’un mur peut être liée à l’enduit. Une fissure longue et verticale à la jonction de deux murs signale souvent un problème plus profond.
Chez Score Expertises, nous utilisons des fissuromètres et jauges pour suivre l’évolution. Une fissure qui s’élargit de 1 mm en quelques semaines n’est plus un détail, c’est un signal d’alerte.
Où apparaissent-elles le plus souvent ?
Murs en parpaing, brique, béton
Tous les matériaux peuvent fissurer, mais pas tous de la même manière.
- Parpaing : les fissures verticales sont fréquentes en cas de tassement différentiel, surtout si les fondations sont hétérogènes.
- Brique : plus sensible à l’humidité, la brique peut fissurer si le mur n’est pas bien ventilé.
- Béton : sa rigidité est un atout, mais il peut se fissurer sous les contraintes thermiques ou mécaniques.
Selon la base de données de l’Agence Qualité Construction (AQC), les fissures sur murs en parpaing représentent plus de 40 % des sinistres déclarés en maison individuelle.
Zones à risque : angles, jonctions, façades exposées
Les fissures verticales ne s’installent jamais au hasard. Elles choisissent des zones stratégiques, là où le bâtiment est le plus vulnérable :
- Angles de murs : zone de tension entre deux pans, où les efforts sont concentrés.
- Jonctions entre murs ou entre bâtiment et extension : défaut de liaison ou absence de joint de dilatation.
- Façades exposées au sud ou à l’ouest : les écarts de température accentuent les tensions mécaniques.
Quelles sont les causes d’une fissure verticale mur extérieur ?
Une fissure verticale sur un mur extérieur n’apparaît jamais par hasard. C’est la conséquence directe d’un déséquilibre, d’un mouvement ou d’un défaut. Comprendre l’origine, c’est la première étape pour poser un bon diagnostic. Chez Score Expertises, nous décryptons chaque fissure comme un symptôme. Et chaque symptôme a sa cause.
Mouvements du sol et fondations instables
Retrait-gonflement des argiles
C’est la cause n°1 des fissures en France. Les sols argileux ont une particularité : ils gonflent avec l’eau et se rétractent en période de sécheresse. Ce phénomène naturel s’appelle le retrait-gonflement. Il exerce des pressions irrégulières sur les fondations.
Selon le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), plus de 50 % des maisons en France sont exposées à ce risque, surtout dans les régions du Sud-Ouest, du Centre et de l’Île-de-France.
Résultat : le bâtiment travaille, les fondations bougent… et les fissures verticales apparaissent, souvent aux angles ou aux jonctions de murs.
Sécheresse, humidité excessive, inondations
Le climat est un facteur déclencheur. Une période de sécheresse prolongée peut entraîner un affaissement partiel du sol, surtout si les arbres puisent l’eau en profondeur. À l’inverse, une inondation ou une remontée d’humidité soudaine peut déstabiliser le terrain et provoquer un soulèvement.
En 2022, près de 10 000 sinistres liés aux mouvements de sol ont été indemnisés dans le cadre du régime des catastrophes naturelles (source : CCR).
Défauts de construction ou de conception
Absence de joints de dilatation
Un bâtiment, comme tout matériau, se dilate et se contracte sous l’effet des variations thermiques. C’est naturel. Ce qui l’est moins, c’est de construire sans prévoir d’espace de dilatation.
Quand deux parties d’un mur n’ont pas de joint pour absorber les tensions, la fissure se fraie un chemin. Elle coupe le mur verticalement, souvent à la jonction entre deux zones du bâtiment.
Problèmes liés à l’extension de bâtiment
Ajouter une véranda, un garage ou une pièce de vie, c’est bien. Mais le faire sans étudier les fondations, c’est risqué. L’extension et la maison principale ne réagissent pas toujours de la même façon aux mouvements du sol.
Résultat : le point de raccord devient une zone de fragilité. Et devinez ce qui s’y installe ? Une fissure verticale, nette, souvent profonde.
Vieillissement naturel ou usure des matériaux
Dégradation du mortier, des enduits, de la maçonnerie
Avec le temps, les matériaux perdent leur élasticité. Le mortier se fendille, l’enduit s’effrite, les joints s’amincissent. Le bâtiment respire moins bien, il devient rigide… et la moindre contrainte finit par faire craquer la façade.
Ce phénomène est particulièrement visible sur les maisons de plus de 30 ans. Les fissures dues à la vétusté représentent environ 15 % des désordres signalés.
Chez Score Expertises, nous savons faire la différence entre une simple ride d’usure et une vraie fracture structurelle. C’est une question d’œil… et d’expérience.
Que faire face à une fissure verticale sur un mur extérieur ?
Diagnostiquer la gravité de la fissure
Fissure active ou passive ?
C’est la première question à se poser. Une fissure passive est ancienne, stable, et ne s’élargit plus. Une fissure active, elle, évolue : elle s’ouvre, s’allonge, se propage.
Pour le vérifier :
- On peut placer un témoin en plâtre, une cale en verre ou une jauge de fissure.
- Si le témoin casse ou se déplace, la fissure est vivante. Et une fissure vivante, ça ne s’ignore pas.
D’après l’AQC, une fissure sur deux en maison individuelle reste active après 12 mois si aucune action n’est engagée.
Quand faut-il appeler un expert bâtiment ?
Dès que la fissure :
- dépasse 2 mm de largeur
- traverse plusieurs matériaux (enduit + maçonnerie)
- touche un mur porteur ou une fondation
- évolue dans le temps
Dans ces cas-là, seul un expert indépendant peut déterminer la gravité réelle. Nous intervenons sans conflit d’intérêt : notre mission, c’est la vérité du bâti, pas celle du devis.
Réparer une fissure verticale : les bonnes méthodes
Rebouchage simple avec mortier ou résine
Si la fissure est fine, stable et superficielle :
- Grattage de la zone
- Nettoyage
- Application d’un mortier fibré ou d’une résine époxy
Ce traitement reste esthétique et préventif. Il ne règle pas un problème de structure.
Agrafage ou injection en cas de fissure structurelle
Pour les fissures profondes ou actives :
- Agrafage : on insère des agrafes métalliques dans la maçonnerie pour recoudre le mur
- Injection : on injecte une résine sous pression dans la fissure pour combler la structure en profondeur
Ces interventions nécessitent un diagnostic précis et l’intervention d’un professionnel qualifié.
Prévenir l’apparition de nouvelles fissures
Travaux sur les fondations ou le drainage
Un mur fissure rarement sans raison. Si le sol bouge, il faut parfois :
- renforcer les fondations (micro-pieux, injection de résine expansive)
- améliorer le drainage pour éviter les zones humides autour de la maison
Selon le CSTB, 30 % des sinistres dus aux fissures sont liés à un défaut de gestion des eaux.
Entretien régulier des murs extérieurs
Un bon enduit, des joints refaits, une façade propre : c’est la première barrière contre l’humidité et les infiltrations. Un entretien tous les 5 à 10 ans permet d’éviter bien des mauvaises surprises.
Conclusion
Une fissure verticale sur un mur extérieur n’est jamais qu’un simple défaut visuel. C’est souvent le reflet d’un désordre plus profond : mouvement du sol, défaut de construction, vieillissement du bâti.
Agir vite, c’est limiter les dégâts. Il faut :
- Surveiller son évolution
- Diagnostiquer sa nature (active ou passive)
- Réparer avec méthode, pas au hasard
Les questions les plus posées sur les fissures verticales des murs extérieurs
1. Une fissure verticale sur un mur extérieur est-elle dangereuse ?
Elle peut l’être si elle est large, profonde ou évolutive : seul un diagnostic professionnel permet d’en mesurer la gravité.
2. Comment savoir si une fissure est structurelle ?
Une fissure structurelle traverse l’enduit et la maçonnerie, évolue dans le temps, et se situe souvent à proximité des fondations ou d’un angle porteur.
3. Qui contacter en cas de fissure verticale inquiétante ?
Un expert en bâtiment indépendant comme Score Expertises, pour un avis neutre avant tout engagement de travaux.
4. Peut-on réparer soi-même une fissure verticale ?
Oui, si elle est fine et stable, avec un rebouchage au mortier ; sinon, faites appel à un pro pour éviter d’aggraver le problème.
5. Une fissure verticale peut-elle être prise en charge par l’assurance ?
Oui, si elle est liée à un sinistre reconnu (sécheresse, inondation, catastrophe naturelle) déclaré dans les délais auprès de votre assurance habitation.